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Comité d’investissement de juillet 2017

« Le calme avant la tempête ? »

2017 était l’année de tous les risques sur la scène politique européenne, dans le sillage du Brexit et de l’élection de Donald Trump, et présentait un risque de répercussions importantes sur les marchés financiers. Ce risque ne s’est cependant pas concrétisé. Aux Pays-Bas et en France, les candidats modérés ont remporté des élections majeures, et ont réaffirmé leurs attachements à l’Europe. Après la forte progression du début d’année qui anticipait en partie ces résultats des urnes, les marchés reprennent leur respiration avant les mois d’été. La volatilité, qui mesure la perception du risque sur les marchés, a fortement chuté depuis un an, tombant ces jours-ci à son plus bas niveau depuis plus de 20 ans.

De manière générale, la situation macroéconomique s’est améliorée.  En France, le climat des affaires est au plus haut depuis novembre 2011. L’INSEE l’a révélé dans sa dernière note de conjoncture, et mentionne un fort niveau d’activité dans la construction et un redressement de l’investissement des entreprises. La France semble ainsi recoller au peloton de tête des pays de la zone euro. Sur le plan monétaire, Mario Draghi fait preuve d’optimisme en relevant ses prévisions de croissance,  ce qui augure un possible resserrement de la politique monétaire à moyen terme. L’inflation a cependant ralenti en raison de la faiblesse des prix de l’énergie. La BCE prévoit ainsi 1,5% d’inflation pour 2017. Aux Etats-Unis, le 14 juin, la Fed a donné un nouveau tour du vis monétaire en relevant ses taux d’intérêts pour la troisième fois consécutive face à la bonne santé de l’économie américaine. Cette politique confirme la vigueur de la reprise de la première économie mondiale.

Nous identifions cependant deux sources d’incertitudes actuelles. Tout d’abord, le prix du pétrole affiche une performance négative de près de 20% depuis le début d’année. Cette performance s’explique largement par un sur-approvisionnement en raison de producteurs américains de pétrole de schiste prêts à accroitre leurs productions à la moindre hausse du prix du baril. En effet, leur point mort de rentabilité ne cesse de se réduire grâce aux progrès techniques de cette méthode d’extraction. Toutefois, le pétrole pourrait se renchérir du fait des faibles investissements réalisés ces dernières années. Pour l’heure, l’impact de la baisse du prix de l’or noir reste circonscrit aux valeurs pétrolières et aux devises des pays producteurs. Ainsi, le marché du crédit et notamment celui du high yield US (ou le secteur pétrolier est très présent) n’a que très peu varié.

Les perspectives de l’économie britannique restent également confuses, car les ménages et les entreprises commencent à intégrer les conséquences du Brexit. L’inflation est ainsi repartie soudainement à la hausse, du fait de la faiblesse de la livre qui renchérit les importations pour le Royaume-Uni. Cette hausse de l’inflation conduit à une baisse des salaires en valeur réelle. Cette tendance coïncide avec le recul de la confiance des ménages. Les mois à venir permettront de mesurer l’importance de ces  turbulences pour l’économie anglaise. 

Dans cet environnement, certains investisseurs souhaitent prendre une partie de la performance réalisée sur le premier semestre. En effet, certains marchés, certaines thématiques ou zones géographiques ont connu une performance à deux chiffres durant cette période. De notre côté, nous pensons que la tendance va se poursuivre à moyen terme, et sommes positifs sur la conjoncture mondiale à moyen terme. Nous restons cependant à l’écart de certaines classes d’actifs comme les actions US qui sont désormais fortement valorisées. Le multiple de capitalisation (PER) du S&P 500 est actuellement de 18,4 fois contre une moyenne historique de l’ordre de 14 fois les bénéfices attendus sur les 12 prochains mois. Nous restons positif sur l’Europe ou les marchés, longtemps délaissés par les investisseurs n’ont pas terminé leurs rattrapages, d’autant plus que les indicateurs macro-économiques européens sont mieux orientés pour 2017. Afin de compléter notre diversification, nous décidons d’entrer sur la dette émergente en raison de l’amélioration des fondamentaux par rapport aux dernières années, et de l’attractivité relative des valorisations par rapport au crédit aux entreprises. En effet, hors Chine, la croissance du PIB réel des économies émergentes a progressé de 3,1% au quatrième trimestre de l’an dernier. De plus, nous considérons qu’il peut être intéressant de prendre position en devise locale afin de bénéficier pleinement des taux d’intérêts élevés de ces pays.