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Comité d’investissement de janvier 2019

« La fin de cycle est-elle arrivée ? » 

L’année boursière 2018 s’achève dans la douleur. Depuis le mois de septembre, la thématique du ralentissement économique l’emporte, accentuée par une accumulation de nouvelles politiques négatives.

L’élément le plus marquant en 2018 est la baisse des cours sur l’ensemble des marchés. Il faut remonter à 1994 pour observer autant d’actifs (sur les actions comme sur les obligations) avec une performance négative. D’après une étude de Deutsche Bank, qui a recensé les performances des principales classes d’actifs financiers de toute nature depuis près d’un siècle, il n’y avait jamais eu aussi peu de performances positives sur une année calendaire. Ainsi, les actions baissent très sensiblement, de -5% pour les actions américaines à -10%/-15% pour les principaux indices européens. Les actions émergentes reculent de près de 15% (-25% pour les actions chinoises). Les performances obligataires sont également négatives. Les obligations d’entreprises ont été pénalisées par la hausse des taux et affichent au final des performances de -1,3% pour celles les mieux notées (« Investment Grade ») et de l’ordre de -2,8% pour celles de moindre qualité (« High Yield »). Ni l’or, considéré souvent comme valeur refuge et encore moins le Bitcoin, star de l’année 2017 et symbole des nouvelles crypto monnaies, n’ont réussi à tirer leur épingle du jeu avec des performances respectives de - 5% et -73%. Ainsi, en 2018 comme en 1994, nous avons cruellement manqué d’actifs refuges, à l’exception du fonds euros ou de la gestion alternative, ce qui limite l’efficacité de la diversification. En somme, il s’agit d’un environnement très difficile pour les gérants, qui ont en outre eu à subir de très fortes et soudaines dispersions sectorielles à l’intérieur même des indices actions.

Le scénario négatif dominant depuis septembre est la fin du cycle américain dans un contexte de guerre commerciale qui pèse sur les chefs d’entreprise, la fin des politiques monétaires accommodantes des banques centrales ou encore le manque de cohésion de la zone euro. De notre côté, nous conservons une lecture macroéconomique plus optimiste avec certes un ralentissement de la croissance sans pour autant qu’il engendre une récession. En effet, les chiffres d’affaires et les bénéfices des entreprises sont encore attendus en progression et cela dans un contexte mondial de taux d’intérêt et du prix du pétrole toujours favorables. L’indicateur macroéconomique qui sera scruté en 2019 sera le niveau de croissance qui devrait avoisiner 3,3% aux Etats-Unis ce qui signifie une continuation du cycle d’expansion.

La croissance en zone euro sera également sous surveillance. A ce jour, la récession n’est pas en vue et le continent s’oriente vers un rythme plus faible. Ainsi, dans ces conditions, la BCE n’a pas de raison de reporter ni la fin de l’accroissement de son bilan ni la perspective de hausse de ses taux directeurs. Le risque italien, la fragilité du système bancaire allemand ou les retombées du Brexit peuvent évidemment entraîner des dérapages l’amenant à s’adapter mais des accords peuvent aussi avoir un effet positif sur les marchés.

Par conséquent, dans un contexte d’absence de récession, la continuité de la volatilité en 2019 devrait permettre de trouver des actifs ‘bons marché’ sur lesquels il sera intéressant de se renforcer en se plaçant dans des zones de survente. La clef sera de ne pas s’éloigner d’une gestion d’actifs diversifiée performante sur un horizon moyen/long terme, tout en acceptant les fluctuations de court terme.