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Comité d’investissement de juillet 2015

« Théorie du cygne noir (1) pour la Grèce ? »

Depuis plusieurs mois déjà, les classes d’actifs ont été impactées par d’importants facteurs macro économiques qui sont venus bouleverser la tendance structurelle à la sortie de la crise économique. Il s’agit principalement de la fragilité de la zone euro, de l’évolution du marché obligataire européen, et de la possible hausse des taux aux Etats Unis.

En mai 2011, l’Europe était confrontée à une crise sans précédent sur la dette souveraine dont l’échéance menaçait de déstabiliser l’ensemble de la zone euro, voire l’économie mondiale. La dette Grecque était au cœur de cette tempête, nécessitant l’intervention de l’Europe et des autorités monétaires internationales. L’objectif de ces institutions était de calmer les marchés et rassurer les épargnants, tout en réduisant l’exposition de l’économie européenne à la Grèce. Quatre ans plus tard … les maux restent identiques : menace de défaut de paiement, de sortie de la zone monétaire,  ou de nouveau rééchelonnement de la dette Grecque. A l’heure où nous écrivons ce comité d’investissement, il est impossible de prédire l’issue de ce feuilleton qui a connu moult rebondissements : refus de la proposition du conseil de l’Europe, défaut de paiement sur le prêt du FMI, organisation d’un référendum... La seule certitude est que les marchés n’apprécient pas l’incertitude! Ainsi, les marchés actions jouent actuellement les montagnes russes.

Malgré cette situation nous sommes optimistes sur le marché actions, notamment à court terme car la BCE nourrit le marché de liquidités et sert de catalyseur aux marchés actions. De plus, le risque de défaut de la Grèce nous semble avoir été bien cantonné, notamment par les banques européennes qui ont sorti toutes leurs expositions à ce pays. Traditionnellement, les phases de repli présentent d’excellentes opportunités d’investissement.

Les taux souverains en Europe ont subi une soudaine et forte remontée. Ce retournement a provoqué une certaine anxiété parmi les investisseurs obligataires, puisqu’une remontée des taux entraine une baisse des prix des obligations. L’OAT 10 ans est passée de 0,4% fin avril à 1,34% mi-juin tandis que le Bund 10 ans Allemand affichait moins de 0,2% fin avril et atteignait 1% en juin.

Ce changement est plus brutal qu’attendu, car le programme actuel de rachat obligataire de la Banque Centrale Européenne aurait dû lisser les hausses de taux. Toutefois, des indicateurs économiques inattendus s’avèrent pouvoir les faire remonter très rapidement. Cette tendance pourrait s’accélérer avec le retour de l’inflation et la croissance des bénéfices, indicateurs positifs pour l’économie Européenne. Ce contexte sur les marchés de taux nous encourage à formuler deux recommandations : (1) verrouiller au plus tôt les taux d’emprunts immobiliers actuels, avant qu’ils ne remontent, par exemple a l’aide d’un montage SCPI, et (2) préférer les obligations de maturité courte, moins sensible aux remontées de taux. Un arbitrage du portefeuille obligataire semble donc opportun. 

Aux Etats Unis, la remontée des taux de la FED ne fait désormais plus de doute à l’horizon du troisième trimestre. L’incertitude porte cependant sur l’amplitude de cette hausse, car si elle s’avère faible, elle sera déjà intégrée dans les cours, qui anticipent une remontée modérée et s’arrêtant autour de 3%. Le rythme de hausse sera donné par les indicateurs d’inflation et de la hausse des salaires. Cette hausse aura vraisemblablement un impact plus douloureux pour les pays émergents que pour la zone euro car les investisseurs y sont plus prompts à rediriger leurs capitaux. Cette analyse nous conduit donc à surpondérer la zone Euro.

(1) théorie développée pour le philosophe Nassim Nicholas Taleb dans laquelle on appelle cygne noir un certain événement imprévisible qui a une faible probabilité de se dérouler, et qui, s’il se réalise a des conséquences d’une portée considérable et exceptionnelle.