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Comité d’investissement de septembre 2016

« Retour à la croissance ou accalmie passagère ? »

Malgré un début d’été difficile, la trêve estivale 2016 s’est déroulée dans un calme relatif, avec une baisse progressive de la volatilité et des volumes faibles. Les Anglais avaient pourtant décidé de « tirer les premiers » en conduisant leur pays vers une sortie de l’Union Européenne. La réaction à moyen terme des marchés montre cependant que les investisseurs jugent que le vrai risque porte sur la sortie d’un pays de la zone euro, et non pas de l’Union Européenne. 

Les dernières publications nous apportent une première lecture des conséquences locales et internationales du référendum britannique. Les indicateurs de confiance des entreprises et des consommateurs corroborent notre première analyse, à savoir que le Brexit constitue un choc majeur pour le Royaume-Uni, mais un événement d’importance nettement moindre pour les autres pays membres. Les premiers éléments concernent l’inflation des prix des produits importés, notamment l’automobile et le pétrole, du fait de la dévaluation de la Livre de 10 à 15% vis-à-vis des principales monnaies. Le marché immobilier anglais a également été rapidement touché, puisque l’on observe les premières baisses des loyers depuis 2010. De même l’indicateur des directeurs d’achat (PMI) a baissé en juillet[1], ce qui traduit une détérioration du climat économique, estimée à 0,4% de l’activité entre juillet et septembre 2016. Cependant, la confiance demeure actuellement chez les citoyens britanniques, peut être grâce aux bons chiffres du tourisme, dopé par une livre bon marché, et qui sait, aux nombreux athlètes médaillés lors des Jeux Olympiques de Rio ! 

Coté zone euro, les chiffres sont encourageants. La récente publication des indices d’activité PMI ont démontré la bonne résilience de l’économie, apaisant ainsi les craintes post-Brexit. Par ailleurs, la croissance du PIB Allemand reste soutenue : +1,8% en rythme annuel au second trimestre, contre +1,9% au trimestre précédent. Pour sa part, la croissance de la zone euro ressort à +1,6% au T2, ce qui ne remet pas en question le stimulus supplémentaire de la BCE attendu le 8 septembre prochain. En France, malgré les attentats, les grèves et les défis des réformes structurelles, l’économie bénéficie de la dynamique de ses entreprises et de la robustesse de la consommation, elle-même soutenue par une hausse des crédits. Le chômage a quant à lui franchi à la baisse la barre des 10%.

            Les dernières publications américaines ont également été rassurantes, comme la hausse en juillet des ventes de maisons neuves, à un niveau record depuis 9 ans. Il s’agit d’un élément supplémentaire qui valide la reprise américaine. Elle devrait cependant engendrer un durcissement de la politique monétaire de Janet Yellen, bien qu’elle soit restée très vague à ce sujet lors du colloque annuel des banquiers centraux à Jakson Hole aux USA vendredi 26 août. Une nouvelle hausse des taux de la Fed d’ici la fin d’année semble hautement probable. Certains investisseurs s’inquiétent également du niveau de valorisation des marchés américains. Ainsi le ratio capitalisation boursière sur bénéfices est nettement supérieur à sa moyenne de long terme. L’accalmie actuelle serait-elle donc annonciatrice de turbulences prochaines ?

De même que le marché actions, le marché obligataire est resté calme cet été. L’emprunt d’Etat Français à 10 ans (OAT 10 ans) a évolué en moyenne à 0,16% sur les 60 derniers jours. Le défi pour les investisseurs en quête de rendement demeure cependant.

Avec plus de 13 milliards de dollars d’actifs obligataires à rendement négatif, il est compréhensible que les investisseurs en quête de rendement se tournent en partie vers les actions de grandes capitalisations, notamment des entreprises distribuant de larges dividendes. Il est important cependant de garder à l’esprit l’intérêt de l’obligataire en tant qu’instrument de couverture dans les portefeuilles. Ainsi les corrélations fortement négatives entre actions et obligations observées au moment du choc du Brexit confirment que les obligations peuvent protéger les rendements des portefeuilles en période de panique relative à la croissance, comme cela avait été le cas début 2016. Ces évènements valident la volonté de diversification en actions et obligations de notre Cabinet.

(1) L’étude a été menée entre le 12 et le 21 juillet, l’indice du secteur des services, qui représente 80% de l’économie britannique, chute lourdement à 47,4 en juillet contre 52,3 en juin.