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Comité d’investissement de novembre 2016

«  Le retour de l’inflation est-il en vue ? »

L’économie américaine a connu une croissance régulière ces dernières années mais l’appréciation du dollar et la baisse des cours du pétrole ont pesé depuis 2015 sur les bénéfices des entreprises, en particulier celles du secteur de l’énergie. Ainsi, les quatre derniers trimestres ont été marqués par un recul des bénéfices en glissement annuel, de 3,5% au second trimestre. Ce tassement des bénéfices américains a suscité quelques inquiétudes sur la pérennité de l’expansion économique américaine, elle-même thermomètre des conditions mondiales. Cette tendance est cependant en cours d’inversion au troisième trimestre où les bénéfices des entreprises du S&P 500(1) sont désormais attendus en hausse de 1,1% selon le consensus Thomson Reuters. Sur les 120 sociétés qui ont publié leurs comptes avant le mardi 25 octobre, 78% ont réalisé des profits supérieurs aux attentes, une proportion nettement supérieure à la moyenne de long terme, qui est de 63,5%. La performance économique semble donc se réaligner sur les niveaux de valorisations élevés du marché américain.

Le PIB chinois, pour sa part, a progressé à un taux annuel de 6,7 % au troisième trimestre, répondant aux objectifs des autorités. Les économistes anticipent une poursuite de ce solide taux de croissance jusqu'à la fin de l'année. En 2016, les marchés financiers n’intègrent pratiquement plus de risque de crise Chinoise. Toutefois, des mouvements vifs sur le Yuan, et le développement de créances douteuses chez ses établissements financiers pourraient relancer les inquiétudes sur la Chine, que nous préférons sous-pondérer. 

En Europe, les entreprises n’ont pas encore retrouvé leurs niveaux de résultats d’avant crise, mais elles poursuivent leurs baisses de coûts. Ainsi, la prudence des entreprises Européennes leur permet d’avoir des bilans très solides. Elles disposent de réserves de cash qui devrait leur permettre d’investir, de réaliser de la croissance externe ou encore d’acheter leurs titres (pratique peu utilisée en Europe contrairement aux USA). La tendance est donc encourageante sur la zone économique Européenne.

Au Royaume-Uni, l’incertitude demeure. L’inflation est ressortie à 1% en glissement annuel, soit son rythme le plus élevé depuis 2014 alors que la lourde chute de la livre sterling ne s’est encore que peu répercutée sur l’inflation. Elle pourrait prochainement dépasser l’objectif de 2% de la Banque d’Angleterre et signaler le retour de l’inflation dans une économie majeure. 

La baisse des taux semble avoir touché son point bas fin septembre, phénomène que nous avions anticipé, tandis que les encours de prêts aux entreprises sont en hausse. Ainsi, le risque de déflation s’éloigne et un retour de l’inflation pourrait apparaître. Trois principaux facteurs influent en ce sens : la faiblesse de l’euro vis-à-vis du dollar, synonyme d’inflation importée sur tous les biens en dollar, la progression des prix du pétrole et de l’énergie, dont la faiblesse ces dernières années a tiré l’inflation vers le bas, et le mandat de la BCE visant un retour sur des niveaux supérieurs. Les prochains mois permettront de confirmer ce phénomène dans un cycle court ou long. 

Dans ce contexte, nous maintenons notre position sur les grandes capitalisations US et sur le « High Yield » générateur de rendement en se basant sur une croissance Américaine. Nous privilégions les actions européennes, qui bénéficieraient du retour de l’inflation. Les petites capitalisations européennes, moins exposées aux pays émergents que les grands groupes exportateurs, semblent adéquatement positionnées notamment au vu de leurs primes de risque inférieures à leurs moyennes historiques. Sur l’obligataire, nous restons à l’écart des obligations d’Etats et commençons à nous protéger d’une éventuelle hausse des taux en nous concentrant sur des maturités courtes.

(1) Indice boursier basé sur 500 grandes sociétés cotées sur les bourses américaines