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Comité d’investissement de mai 2017

« Vent d’espoir sur les marchés Européens et retour de l’incertitude aux Etats-Unis »

Nous connaissions le contexte de volatilité lié aux élections en Europe, dont les pays ayant des élections en 2017 représentent 60% du PIB de l’Union Européenne. L’annonce surprise de la tenue d’élections anticipées au Royaume-Uni par Theresa May n’a fait que renforcer cette tendance. Pour les investisseurs qui attendent la dissipation d’une partie de l’incertitude, l’un des aléas politiques mondiaux majeurs vient cependant de disparaître avec le dénouement de l’élection présidentielle française, largement anticipé par les marchés depuis les deux dernières semaines.

Ainsi, les indices européens, et notamment français (+ 11,7% depuis le 1er janvier 2017) ont fortement progressé. Cette dynamique s’explique largement par l’éloignement des craintes sur l’explosion de la zone Euro, et les conséquences économiques désastreuses qui l’auraient accompagnée. Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, le « momentum » économique positif s’est également poursuivi en zone euro. Ainsi, l’Allemagne a révisé à la hausse ses perspectives de croissance économique. Les indices de confiance ont à nouveau été publiés en hausse et le FMI a révisé ses perspectives de croissance mondiale.

Par contraste, aux Etats-Unis, les indicateurs de sentiment semblent marquer le pas, tandis que l’administration Trump peine à respecter ses engagements de campagne.  Cette incertitude législative nuit au climat des affaires. Le secrétaire du Trésor a enfin présenté une ébauche de réforme fiscale, qui a un long chemin à parcourir au congrès. Le taux des entreprises serait abaissé à 15%, les ménages n’auraient plus que trois tranches d’imposition et les droits de succession sur les biens immobiliers seraient supprimés. En l’absence d’économies de dépenses publiques, le déficit public devrait par conséquent augmenter fortement, ce qui représente un virage politique important pour le parti républicain actuellement au pouvoir. Les tensions géopolitiques actuelles, notamment vis-à-vis de la Corée du Nord, exacerbent cette situation d’incertitude.

L’impact sur les marchés de ces deux contextes est donc variable et génère des opportunités d’investissement. Les valeurs cycliques internationales et notamment bancaires suivent la dynamique européenne et connaissent actuellement une tendance fortement haussière. Les actifs refuges semblent cependant également être en vogue depuis ces derniers mois, dans le sillage de l’incertitude américaine. L’or et les bons du trésor américain ont ainsi atteint leur plus haut niveau depuis l’élection présidentielle aux Etats-Unis. Le pétrole a lui fortement baissé ces derniers jours, les investisseurs doutant de la prolongation de l’accord de production de la prochaine réunion de l’OPEP du 25 mai et la croissance de la production de schiste se confirmant.

Du côté des taux d’intérêt, l’écart de taux entre le Bund et l’OAT s’est resserré. Ce mouvement témoigne notamment de la baisse du risque systémique en France. Ainsi, l’OAT cote 0,83% au 8 mai 2017 contre 1,13% le 14 mars 2017 avant les élections Françaises. Nous prévoyons une hausse graduelle des taux au cours de l’année. En effet, Mario Draghi, qui a réaffirmé son intention de conserver sa politique de taux monétaires bas pour consolider le début de croissance économique observé dans plusieurs pays de la zone euro, amorce une réduction du programme de rachat d’obligations d’Etats.

Par conséquent, dans le sillage des élections françaises, nous restons clairement en faveur des actions européennes par rapport aux actions américaines, notamment du fait de leur valorisation relative plus attractive, et d’une amélioration de la visibilité économique et politique pour la zone Euro. Nous restons également vigilants sur l’évolution des flux acheteurs et vendeurs potentiels en provenance des investisseurs américains. Les conditions de marché ne nous semblent pas encore propices à un net renforcement des pondérations actions vis-à-vis des autres actifs.