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Comité d’investissement de mars 2018

« La pertinence d’une gestion active dans un environnement volatil »

Conformément à notre anticipation formulée lors de notre comité d’investissement de janvier, l’année 2018 a débuté par une forte volatilité sur les différents marchés financiers. Ainsi, début février, le CAC 40 a perdu en quelques  jours plus de 7%. De son côté le VIX, l’indice de volatilité, s’est envolé. La principale raison de ce retournement est la hausse de l’aversion au risque, provenant de la crainte du retour de l’inflation aux Etats-Unis qui amènerait la Fed à accélérer le cycle de hausse des taux qu’elle a amorcé. Cet épisode a cependant permis de trouver un point d’entrée / de renforcement attractif sur les marchés actions. Selon cette logique, nous renforçons nos positions au sein de notre portefeuille cible, tout en continuant à surveiller avec attention le retour possible des craintes sur l’inflation.

Dans ce contexte d’anticipation de hausse de taux,  les rendements des bons du Trésor américain à 10 ans ont fortement progressé. Le relèvement des taux d’intérêt sous l’effet de la croissance plus soutenue qu’initialement prévu ne s’avère à priori pas problématique pour les marchés d’actions à moyen terme. Il s’agit à nos yeux d’une normalisation de la situation, mais qui peut parfois conduire à des soubresauts.

Malgré certaines craintes de surchauffe, la situation macroéconomique reste largement positive aux Etats-Unis. Plusieurs facteurs militent pour une croissance solide en 2018. En effet, le niveau de confiance du secteur privé reste élevé, tandis que le prix du pétrole a cessé de progresser et permet de maintenir la consommation. Les conditions d’accès au crédit restent très favorables et la réforme fiscale récemment approuvée par le Congrès devrait mécaniquement faire sentir ses effets sur les profits des entreprises, et potentiellement sur les investissements et les salaires au cours du second semestre 2018. La persistance de la vigueur de la première économie mondiale devrait également continuer à faire reculer le chômage, ce qui amplifiera la tendance haussière sur les salaires et l’inflation des prix qui s’amorce. Les anticipations d’inflation sont cependant encore inférieures à la cible de 2% de la Réserve fédérale. En observant les perspectives de la Fed, nous estimons une poursuite d’une croissance supérieure à la tendance et une inflation proche de l’objectif de la Fed ce qui devrait engendrer quatre hausses des taux directeurs en 2018. Ces éléments ont été confirmés par l’audition, très consensuelle et sans surprise de Jérome Powell, le nouveau gouverneur de la Fed, mardi dernier.

En zone euro, la situation économique est de plus en plus similaire, avec des enquêtes qui montrent que les bons chiffres des indicateurs économiques des derniers mois se confirment, à la fois sur la confiance, la consommation et le chômage. Une certaine incertitude politique demeure cependant : les élections en Italie et le vote du SPD en Allemagne concernant sa participation à la grande coalition de gouvernement peuvent avoir un impact à court terme sur les marchés européens. Mais pour la première fois depuis longtemps, l’Europe fait moins peur que les Etats-Unis. Depuis le début d’année, les flux sont nettement en faveur des actions européennes au détriment des actions américaines. Les investisseurs ont retiré 22 Md$ des actions américaines alors qu’ils ont investi 15 Md$ dans les actions européennes.

Au global, nous restons hors du marché obligataire d’Etats et recherchons des obligations d’entreprises à maturité moyenne afin d’être peu sensible aux évolutions de taux, ce qui a bien fonctionné sur le début d’année. Côté actions, nous restons hors du marché US en raison des prix élevés et de l’incertitude sur le dollar, et nous sur pondérons l’Europe en raison d’une décote que nous jugeons excessive.