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Comité d’investissement de mars 2019

« Changement de tendance sur les marchés financiers en ce début d’année ? »

L’enthousiasme en ce début 2019 sur les marchés financiers efface la fin d’année particulièrement difficile. Malgré les discours alarmistes du mois de janvier, le rebond actuel est vigoureux et pourrait se poursuivre. Les publications économiques sont solides et rien pour l’instant ne confirme l’imminence d’une récession tant redoutée au dernier trimestre de l’année dernière. Cette situation permet aux investisseurs de retrouver l’optimisme, d’où une baisse de l’aversion au risque. L’indice de la « peur », le VIX(1), cotait 15,2 fin février contre 35 fin décembre 2018. Dans ces conditions, les actifs risqués ont été recherchés. Cet enthousiasme s’inscrit dans les espoirs d’accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine. Les Etats-Unis ont ainsi annoncé qu’ils reportaient une hausse initialement prévue des droits de douanes sur les produits chinois. Au Royaume-Uni, les leaders politiques semblent vouloir éviter un « hard Brexit » fin mars, et évoquent désormais un possible report de la date de sortie.

Toutefois, le ciel boursier ne s’est pas complètement éclairci. Une solution satisfaisante au Brexit est compliquée à trouver, et Theresa May n’a toujours pas la majorité parlementaire qui lui donnerait la marge de manœuvre nécessaire. De plus, le spectre d’une guerre commerciale entre l’Europe et les Etats-Unis commence à poindre à l’horizon. En effet, les Etats-Unis ont déclaré que les importations de voitures et de pièces détachées sont une menace pour leur sécurité, ce qui donne la latitude au Président Trump pour augmenter les taxes douanières de 2,5% à 20% voire même 25%. Cette action défavoriserait le secteur automobile européen, en particulier allemand, ce qui a conduit la Commission européenne à envisager elle aussi des mesures de rétorsion. Cependant, les montants en jeu, de l’ordre de 20 milliards d’euros, sont très loin de ceux évoqués dans le cas sino-américain. Au global, une certaine incertitude persistera donc dans les prochains mois, et continuera de peser sur l’activité économique, surtout du côté de l’investissement.

L’élan haussier actuel a aussi été aidé par les propos très prudents de la Réserve Fédérale (Fed). En effet, il est ressorti du compte rendu de la réunion du FOMC des 29 et 30 janvier derniers que les membres de la Fed sont divisés sur une éventuelle reprise de la hausse des taux directeurs. Ainsi, certains l’ont conditionnée à une accélération de l’inflation et d’autres, à une accélération de l’activité. Néanmoins, la normalisation du bilan de la Réserve fédérale semble se dessiner pour le deuxième semestre de 2019, avec un objectif de sa réduction à 3,7 trillions de dollars. Ce chiffre est cependant à mettre en perspective par rapport au niveau d’avant la crise de 2008 (inférieur à 1 trillion  de dollars). Cet objectif devrait être annoncé officiellement par la Fed en juin, et a conduit à une stabilité des taux US. 

Quant à l’Europe, les rendements des emprunts d’Etat évoluent toujours de manière désynchronisée. La France et l’Allemagne affichant respectivement un taux à 10 ans de 0,51%(2) et 0,15%(2) contre 2,78%(2) et 1,16%(2) pour l’Italie et l’Espagne. La sous-performance espagnole s’explique par l’imminence de nouvelles élections législatives après le rejet du vote du budget par le parlement. Celle de l’Italie est à regarder du côté de l’affaiblissement de la croissance du pays qui va rendre difficilement atteignables les engagements pris par la coalition populiste au pouvoir vis-à-vis de Bruxelles.

Dans ce contexte, l’embellie court terme pourrait continuer notamment sur des actifs risqués. Toutefois, il convient de rester prudent dans un contexte de fin de cycle. Ainsi, nous restons sous pondérés en actif à risque sur chacun de nos portefeuilles au regard du risque maximum. En cas de continuité d’embellie nous prendrons des bénéfices et inversement en cas de recul des positions actions.

(1) Lorsque le VIX dépasse 40, il est admis que le niveau de volatilité est extrêmement élevé (par exemple lors de la crise des « subprimes »)

(2) Au 27/02/2019