Les cookies assurent le bon fonctionnement du site. En utilisant ce dernier, vous acceptez l'utilisation des cookies.

Comité d’investissement de novembre 2021

« Les craintes inflationnistes s’accentuent mais l’offre reste solide »

 

Les craintes sur l’inflation se concrétisent. Ainsi, l’inflation devient supérieure à 3% aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans la zone euro. En Europe, les prix du gaz naturel sont en forte hausse, au Royaume-Uni le nombre insuffisant de chauffeurs de camions citernes provoque des achats d’essence en panique, le prix du pétrole brut flambe et les constructeurs automobiles subissent la pénurie de semi-conducteurs. Cette situation provient notamment des mesures de relance budgétaire en réponse à la crise pandémique, qui impacte principalement les biens plutôt que les services en raison des confinements successifs et de la prolongation des restrictions de déplacements. Cette explosion de la demande de biens, conjuguée à une chaîne d’approvisionnement grippée, a entraîné des difficultés d’approvisionnement dans de nombreux domaines, du bois de construction aux vélos, en passant par le transport maritime. L’inflation qui en découle, jugée au départ transitoire, s’est accélérée, notamment du fait de la hausse récente des prix de l’énergie.

 

A la reprise économique suite à l’atténuation de la pandémie, vient s’ajouter la faible réponse de l’OPEP sur l’offre, liée en partie à la baisse à venir de la demande long terme pour les énergies fossile, en raison du développement des énergies renouvelables. Ainsi, à la veille de COP 26 de Glasgow, les décisions d’investissement prennent de plus en plus en compte les considérations environnementales, sociales et de gouvernance. 

 

Cette situation peut rappeler les années 70, lorsque les perturbations de l’approvisionnement en pétrole ont déclenché une forte inflation, qui se traduisit par une réduction du pouvoir d’achat, lui-même impactant l’activité économique. Ce parallèle explique les inquiétudes quant à la persistance de l’inflation et de ses effets sur la reprise économique. 

 

Dans ce contexte, les banques centrales feront sans doute preuve d’une certaine tolérance à l’égard de l’inflation. Elles ont communiqué sur un niveau d’inflation cible plus élevé à court terme. Les taux d’intérêt étant un outil affectant à la fois l’inflation et l’activité économique via la demande, les banques centrales sont attentives à ne pas étouffer le rebond post-covid dans l’oeuf. Si la demande se maintient, les banques centrales devraient cependant sortir de l’assouplissement quantitatif d’ici la fin de l’année 2022 car elles l’auraient sans doute déjà fait en l’absence de la pandémie de Covid.

 

Cette situation conforte nos positions prises depuis plusieurs mois. Ainsi, l’évolution des taux réels confirme la principale raison d’éviter les obligations. Néanmoins, la crainte que la hausse des coûts de l’énergie ne comprime les marges des entreprises s’ajoute aux inquiétudes portant sur le niveau élevé des valorisations. Nous restons cependant sur une prévision de croissance économique en 2022 supérieure à la tendance, ce qui devrait continuer à entraîner les marchés actions. Nous estimons que la vigueur du cycle des dépenses d’investissement, le niveau d’épargne des ménages, la bonne santé du secteur financier devraient continuer à soutenir la croissance économique. La hausse des prix de l’énergie n’aura pas un impact similaire selon les secteurs de marché et concernera principalement l’industrie lourde qui est loin d’être dominante dans la plupart des marchés développés.