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Comité d’investissement de mai 2022

« Risque inflationniste de plus en plus fort et baisse de la croissance »

 

La volatilité sur les marchés est très présente depuis le début d’année du fait des évènements tragiques sur le plan géopolitique et d’un tournant dans la politique monétaire face à un regain vif de l’inflation, qui auront dans les deux cas des répercussions durables en matière d’allocation d'actifs. Les marchés financiers ont ainsi été bousculés ces dernières semaines. Toutefois, à ce stade nous anticipons un ralentissement de la croissance mondiale, et non une récession malgré les tensions actuelles sur les marchés des matières premières.  

D’un point de vue macro-économique, le scénario le plus probable est une croissance mondiale positive soutenue par la solidité des bilans et la résilience des marges et des bénéfices des entreprises (notamment aux Etats-Unis). Néanmoins, il existe de fortes disparités régionales. En Europe, la croissance sera certainement plus fragile en raison des contraintes d’offre liées aux chaines d’approvisionnement, et de la hausse du coût de la vie qui pèseront sur la consommation. À contrario, aux États-Unis, la hausse des prix de l’énergie pourrait également affecter la consommation. Toutefois, en raison de son indépendance énergétique - à travers le pétrole gaz de schiste - un ralentissement généralisé est peu probable car une partie importante de l’économie américaine bénéficie du contexte actuel. 

                  L’inflation reste l’indicateur au centre de toutes les attentions. L’inflation est plus persistante que prévu et les répercussions de la guerre en Ukraine sur les matières premières amplifie la hausse des prix généralisée qui s’amorçait en début d’année. En Europe, il s’agit principalement d’une inflation importée alors qu’aux Etats-Unis l’inflation se manifeste par une hausse des loyers et du cout du travail. En Chine l’inflation reste modérée. Ainsi, nous entrons dans un cycle économique avec une inflation plus élevée et une politique monétaire plus stricte puisque les banques centrales infléchissent leur politique. La Fed a ainsi relevé son taux directeur de 50 points de base cette semaine. 

            La Chine fonctionne différemment des autres zones géographiques notamment en raison de sa politique zéro Covid qui pourrait avoir des conséquences à l’échelle nationale et internationale. Ainsi, les confinements à répétition risquent de réduire l’activité économique en Chine, et possiblement celle des pays développés tributaires de leurs importations depuis l’Asie. 

            Nous gardons la même stratégie d’allocations d’actifs en nous écartant au maximum du marché obligataire et en restant surpondéré en actions, notamment sur les marchés américains et chinois. D’un point de vue technique, les actions sont à nos yeux survendues et les valorisations sont moins défavorables. La hausse de l’inflation engendre en effet des inquiétudes quant aux marges bénéficiaires des entreprises surtout dans les régions et les secteurs fortement consommateurs d’énergie et de matières premières. L’augmentation globale de la productivité devrait toutefois atténuer l’impact de la hausse des coûts salariaux, de sorte que les marges pourraient dans l’ensemble mieux résister que prévu. Enfin, l’immobilier tertiaire restera la classe d’actifs résiliente permettant d’avoir un rendement net positif en cas de forte inflation.