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Comité d’investissement de novembre 2014

Janet Yellen1  « La normalisation des politiques monétaires peut conduire à une plus grande volatilité sur les marchés financiers ». 

Sans surprise, comme anticipé dans nos comités d’investissement de juillet et de septembre, le mois d’octobre a été marqué par un regain d’aversion pour le risque, suite aux contraintes concernant l’économie mondiale et au risque déflationniste grandissant, qui a conduit à une hausse de la volatilité de l’ensemble des marchés.

Les premières secousses ont touché les marchés actions avec une forte correction boursière (de plus de 10% sur certains marchés) suivie d’un rebond au cours de la deuxième quinzaine d’octobre. Le mois d’octobre a  donc été mouvementé pour les actifs risqués, avec notamment un creusement des divergences entre marchés.

La publication de statistiques économiques de mauvaises factures, ainsi que la déception des politiques monétaires sont venues contrarier les marchés. De même, le ralentissement des anticipations de croissance mondiale 2014 à 3,3% a accéléré le mouvement de consolidation. Ainsi, en Europe le risque déflationniste n’est plus une simple hypothèse, mais pourrait devenir réalité à court terme, par exemple en cas de choc exogène sur l’économie de la zone. La forte correction des matières premières est un signe de cette épée de Damoclès qui pèse sur l’économie européenne. Certains secteurs pourront cependant se réjouir de retrouver de l’énergie bon marché.

Après cette baisse, les marchés ont retrouvé un certain appétit du fait d’une sortie moins rapide que prévue de la politique monétaire accommodante de la Fed, même si sa présidente, Janet Yellen, a confirmé la fin du « Quantitative Easing 2». Les marchés ont également été aidés par la Banque du Japon qui a décidé d’augmenter les injections de liquidités, ce qui a permis à la bourse de Tokyo de retrouver ses niveaux de 2007.

La hausse de l’aversion au risque a par contre bénéficié aux marchés obligataires, notamment souverains, du fait du phénomène de « flight to quality3 ».  Ainsi, octobre a offert un nouveau plus bas historique atteint par le Bund Allemand à 10 ans à 0,72%, à l’instar de l’OAT Français à 1,11%. A contrario, les pays périphériques ont souffert avec une hausse des taux Irlandais, Espagnols, Italiens et Grecs.

Côté américain, le taux US à 10 ans a baissé de 26 points de base (0.26%) depuis début septembre et 36 points de base (0.36%) depuis fin juillet. Il est repassé sous le seuil des 2% soit son plus bas niveau depuis novembre 2011. Certains économistes s’inquiètent notamment de la baisse des prix énergétiques pouvant engendrer une baisse de l’inflation.

Paradoxalement, la poursuite d’une croissance de la liquidité mondiale, plus rapide que celle du PIB mondial, conduira nécessairement à une hausse du prix moyen de l’ensemble des actifs. Cela se fera probablement dans un contexte volatil, avec des transferts fréquents de cette liquidité entre classes d’actifs et zones géographiques. C’est pourquoi, nous insistons de nouveau dans notre comité d’investissement de novembre sur le fait que des portefeuilles correctement diversifiés seront le mieux armés pour profiter de la hausse de la liquidité mondiale et la volatilité qu’elle génère, tout en résistant aux chocs et aux rotations de portefeuille. Attention à ne pas se concentrer sur une seule classe d’actifs, tel un joueur de casino misant tout son argent sur un seul numéro !

 

1 Présidente de la Réserve Fédérale Américaine, parlant de l’économie américaine

2 Assouplissement quantitatif désignant un type de politique monétaire dit «  non conventionnel »

3 Déplacement des capitaux du marché actions vers le marché des obligations