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Comité d’investissement de juillet 2019

« Y aura-t-il une propagation du risque visible sur le marché de taux au marché actions ? »

Donald Trump et Xi Jinping ont évité le pire en décrétant samedi dernier une trêve dans leur guerre commerciale lors du sommet du G20 d'Osaka, mais cette reprise du dialogue entre les deux premières économies mondiales n'est pour l’instant assortie d'aucun calendrier. L’incertitude sur le commerce mondial demeure donc à moyen terme.

De plus, le scénario d’un ralentissement de l’économie américaine commence à se renforcer.  Ainsi, le déficit commercial s’accroit à nouveau en mai atteignant 74,5 G$ ce qui devrait conduire à une contribution négative du commerce extérieur au PIB sur le 2ème trimestre. La courbe des taux américains vient pour sa part de connaître sa première inversion depuis la dernière crise financière. Sur le mois dernier, le taux d’intérêt à 3 mois est passé de 2,4% à 2,3%, quand le taux à 10 ans est passé pour sa part de 2,5% à 2,1% ! Or, cet écart entre les échéances à 3 mois et 10 ans sur la courbe américaine est un indicateur suivi de très près car il a historiquement prédit les récessions à venir. A -0,38%, celui-ci se situe à un niveau qui, au cours des 20 dernières années, fut synonyme d’une récession proche.  

L’action de la Fed sert cependant de contrepoids à ces inquiétudes. Après une décision de conserver les taux inchangés, Jerome Powell a également géré les attentes des marchés. Il a réaffirmé que des « contre-courants » avaient émergé au sein du conseil des gouverneurs, ce qui confirme l’inflexion dans le cycle de hausse de taux. Il a cependant précisé que sur-réagir aux derniers chiffres pourrait s’avérer contreproductif et reviendrait à ajouter de l’incertitude à l’incertitude. Le consensus accorde actuellement une probabilité proche de 100% à une baisse des taux le 31 juillet prochain.

En Europe, l’activité économique résiste plutôt mieux qu’ailleurs. En juin, le climat des affaires reste stable pour le 3ème mois consécutif. L’indicateur progresse même dans les services, mais il est en légère baisse dans l’industrie manufacturière, en raison de la chute du solde sur les carnets de commande (notamment en provenance de l’étranger). Par ailleurs, l’indicateur de retournement de l’INSEE reste dans une zone signalant un climat conjoncturel favorable. De son côté, la Banque Centrale Européenne pourrait, selon l’Agence Reuters, outrepasser la limite de détention émetteur (elle ne doit actuellement pas détenir plus de 33% des obligations d’un même émetteur). Ceci lui donnerait de nouvelles marges de manœuvre pour relancer la politique de soutien aux marchés obligataires qui vise à maintenir les taux bas, aussi connu sous le nom de « Quantitative Easing ». Les taux d’intérêts à 10 ans Français et surtout Allemands sont pourtant déjà à des niveaux négatifs, ce qui illustre le changement de paradigme sur les marchés obligataires, rendant toute analyse historique difficile.

 

Ainsi, l’environnement macro-économique et géopolitique demeure complexe, sur fond de rebond des marchés actions depuis fin mai et de poursuite de la baisse des taux longs en Europe et aux Etats-Unis. Dans ce contexte nous restons toujours prudents, le marché américain ayant d’ailleurs retrouvé ses plus hauts historiques en fin de semaine dernière, qui pourraient s’avérer fragiles.